Avec l’explosion des réseaux sociaux, des réunions zoom et des selfies, de nombreuses personnes se tournent vers les produits d’éclaircissement dentaire ou se risquent à en fabriquer eux-mêmes. Mais cette pratique peut être dangereuse.
Non-respect de la règlementation
Dans les rayons de parapharmacie ou sur Internet, on trouve facilement des produits pour blanchir les dents (en réalité, il s’agit de substances d’éclaircissement car les dents ne sont pas naturellement blanches). Ceux-ci vous promettent un sourire de star en un clin d’œil. Mais attention, prévient la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la plupart ne respectent pas la règlementation. Leur concentration en peroxyde d’hydrogène et de carbamide (les composés chimiques utilisés comme agents de blanchiment) est souvent supérieure au seuil autorisé dans l’Union européenne (soit 6 % pour le premier et 16 % pour le second).
Compétences médicales
Seuls les chirurgiens-dentistes ont les qualifications pour procéder à un éclaircissement dentaire et l’autorisation d’appliquer des solutions contenant de 0,1 à 6 % de peroxyde d’hydrogène et de 0,3 à 16 % de peroxyde de carbamide. « Ces produits sont à utiliser dans un cadre médicalisé, explique le docteur Julien Cardona, secrétaire général adjoint du syndicat Les CDF (Les Chirurgiens-Dentistes de France). Mal appliqués, ils peuvent entraîner une hypersensibilité et abîmer les dents. Sans avis médical, le risque est aussi d’aggraver une pathologie existante : par exemple, sur une dent cariée, le peroxyde d’hydrogène, même à faible concentration, va pénétrer profondément dans la dent et provoquer une irritation de la pulpe (l’ensemble des nerfs et des vaisseaux sanguins, NDLR) ».
Gouttière sur mesure
Pour procéder à un éclaircissement dentaire, le dentiste confectionne une gouttière thermoformée sur mesure dans laquelle il insère la préparation en veillant à préserver la gencive pour ne pas l’agresser. Cet appareillage doit être porté pendant une à trois heures par jour (ou toute la nuit) pendant deux à trois semaines. Pendant et juste après le traitement, le café, le thé, le vin rouge ou le curcuma sont déconseillés. Les résultats obtenus durent un à deux ans, parfois plus. Le traitement peut être appliqué de nouveau en cours d’année pour assurer un « entretien ».
Le « fait maison » à proscrire
Méfiez-vous des recettes miracles ou dites naturelles, véhiculées sur les réseaux sociaux : citron, bicarbonate, ou encore dentifrice au charbon. « Ce sont des produits très abrasifs qui peuvent à long terme abîmer l’émail des dents, avertit l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). Et l’émail ne repousse pas ! » L’UFSBD réclame d’ailleurs un affichage du pouvoir abrasif de ces substances sur l’étiquette des dentifrices qui en contiennent.
Un soin non remboursé
Considéré comme un acte esthétique, et donc de confort, l’éclaircissement des dents n’est pas pris en charge par l’assurance maladie. Son coût varie en moyenne de 300 à 1 200 euros selon la notoriété et la localisation du chirurgien-dentiste. N’hésitez pas à demander un devis au préalable et à négocier éventuellement des facilités de paiement.
par Marilyn Perioli – Avril 2023