Pourquoi a-t-on un jour envie de s’engager ? Pour quelles causes ? A travers quelles actions ? La rédaction de Primura est allée poser la question aux militants mutualistes, acteurs du plus ancien mouvement social français. Sur le territoire corse, Argentine Paoli et Sophie Finidori combattent au quotidien pour l’accès aux soins et le droit à la santé. Elles nous racontent leur histoire.
« Je participe à façonner un monde meilleur »
Sophie Finidori, militante mutualiste depuis près de dix ans
« J’ai découvert le militantisme au moment de mon entrée en mutualité. C’était il y a près de dix ans, dans le cadre de mon travail. Une collègue et amie mutualiste m’a parlé de son engagement dans le mouvement au cours des trajets quotidiens que nous faisions ensemble. Argentine Paoli, (voir témoignage ci-après) puisqu’il s’agit d’elle, me racontait son activité militante tournée vers l’accès aux soins, et l’organisation d’événements autour de la prévention, de la gestion des structures mutualistes comme les Ehpad, les crèches… J’ai été séduite par cette opportunité d’apporter des solutions à toutes les populations.
L’installation d’un Ehpad sur un site exceptionnel
Au quotidien, mon engagement consiste essentiellement à donner de mon temps, c’est-à- dire : assister à des réunions, organiser des événements à destination du public, ou encore suivre le chantier d’un nouvel établissement de santé… Des actions en apparence ordinaires mais qui participent à façonner, selon moi, un monde meilleur. J’ai notamment eu la chance d’accompagner la construction d’un Ehpad mutualiste à Cargèse. Pour soutenir la mutualité, un particulier nous a cédé son terrain pour un euro symbolique. Avec cette nouvelle maison de retraite sur l’île, les résidents peuvent profiter pleinement de ce cadre exceptionnel surplombant la mer.
Engagement citoyen
Le mutualisme m’a permis de devenir une citoyenne engagée. C’est à travers mes actions militantes que j’ai découvert la réalité du terrain, celle de l’hôpital public, des soignants, le quotidien des quartiers défavorisés… J’ai été aux prises directes avec les difficultés, mais aussi avec toutes les potentialités de notre territoire. Avec, surtout, cette possibilité d’agir très concrètement sur la vie quotidienne des gens. »
« Je fais vivre ma fibre sociale »
Argentine Paoli, militante mutualiste depuis près de vingt-cinq ans
« Le métier que j’aurais vraiment voulu exercer, c’est celui d’assistante sociale. Pendant mes études, j’ai eu l’occasion de suivre l’une d’elles à plusieurs reprises, et c’était passionnant. Mais je n’ai finalement pas poursuivi cette voie. Cela ne m’a pas empêchée, dans chacun des postes que j’ai occupés, de venir en aide aux salariés dans leurs démarches administratives, ou en les informant sur leurs droits. Il m’est arrivé d’être officiellement en charge des ressources humaines. Mais même sans ce titre, je répondais aux questions qu’on me posait sur les feuilles de paie, les remboursements Sécu. J’ai besoin de faire vivre cette fibre sociale. Et le mutualisme m’en donne l’opportunité depuis près de vingt-cinq ans.
Apostrophée dans la rue
C’est par une rencontre que j’ai découvert le mouvement mutualiste. Une relation de travail, qui m’a parlé de l’engagement des militants pour défendre l’accès de tous à la santé. Je me suis reconnue dans cette attention aux autres et dans les valeurs de ceux que j’ai pu rencontrer. Aujourd’hui, je suis présidente de la Mutuelle de la Corse, et celui qui m’a initiée à la mutualité en est le directeur. Ce titre n’a rien changé à ma mentalité. Je continue d’aider ceux qui me le demandent. Dans la rue ou lors des événements publics, les gens m’apostrophent parce qu’ils ont une interrogation sur leurs remboursements de soins ou qu’ils n’arrivent pas à se connecter à leur compte Ameli. Nous prenons alors le temps de regarder ensemble. Apporter des réponses, quelles que soient les questions posées, est pour moi au cœur des valeurs mutualistes.
Solidarités sur le territoire corse
Au moment de la pandémie, les mutualistes se sont mobilisés pour que les dispositifs de santé mis en place sur l’île puissent être maintenus, comme l’hospitalisation à domicile. Ce qui a permis d’éviter d’engorger plus encore les urgences. Les solidarités nées au moment du Covid perdurent encore aujourd’hui, et notamment les aides que nous avons pu apporter aux étudiants et la collaboration avec les entreprises privées pour soutenir des projets mutualistes. Tous les acteurs ont montré qu’ils tenaient à ce que ces actions d’entraide puissent se maintenir dans la durée. »
texte : CAPUCINE BORDET, septembre 2022
Comme Argentine et Sophie, Martine, Pierre, Annaël et Michel ont bien voulu raconter leur histoire. Ils sont âgés de 29 à 70 ans et viennent de toute la France. L’origine de leur engagement est à chaque fois différente, mais tous sont animés par la même conviction.
Retrouvez l’ensemble de leurs témoignages en cliquant ci-dessous.