Depuis le début du mois, les élèves des classes de 5e peuvent se faire vacciner gratuitement contre les papillomavirus (HPV) au sein de leur collège. Cette infection très contagieuse cause 6 000 nouveaux cas de cancers, chaque année, en France.
Filles et garçons
Depuis 2007, la vaccination contre les papillomavirus était recommandée chez les filles de 11 à 14 ans. Mais depuis janvier 2021, elle est aussi préconisée chez les garçons du même âge. Pourquoi ? D’après une récente étude parue dans la revue scientifique The Lancet, dans le monde, près d’un tiers (31 %) des hommes âgés de plus de 15 ans sont touchés par l’une des formes du papillomavirus humain. Et, beaucoup plus préoccupant : plus d’un homme sur cinq (21 %) est porteur d’un HPV à haut risque, pouvant causer un cancer.Chez les hommes, ces infections provoquent des cancers de l’anus, du pénis et de la sphère ORL (oreille, nez et gorge). Tandis que chez les femmes, elles sont à l’origine de cancers du col de l’utérus mais aussi de la vulve et du vagin.
Le vaccin protège mieux contre les HPV
Les préservatifs protègent imparfaitement contre l’infection aux HPV, parce qu’ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales. Seule la vaccination des jeunes filles et garçons protège contre les papillomavirus. En France, la couverture vaccinale reste encore faible. En 2021, 45,8 % des jeunes filles de 15 ans et 6 % des garçons du même âge avaient reçu au moins une dose du vaccin contre le papillomavirus, selon les chiffres de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Alors qu’au Royaume-Uni, ce sont 84 % des garçons et des filles qui sont vaccinés.
En pratique
La vaccination s’effectue dans les collèges publics et dans les établissements privés volontaires, depuis le début du mois d’octobre. Mais surtout, elle est gratuite. En cabinet, il faut avancer les frais (environ 115 euros, pris en charge par l’Assurance maladie à 65 %).Les équipes mobiles de soignants, issues des centres de vaccination, sont chargées d’effectuer les injections (deux injections sont nécessaires à six mois d’intervalle).Cette vaccination n’est pas obligatoire. Mais elle nécessite l’accord des deux parents de l’élève. Des formulaires sont actuellement envoyés aux parents pour expliquer la démarche sous forme de kits d’information distribués par le ministère de la Santé.
Qu’est-ce qu’une infection à HPV ?
L’infection aux papillomavirus est l’une des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes dans le monde. Elle intervient dans la majorité des cas au début de la vie sexuelle. Certains papillomavirus ne provoquent que des verrues bénignes, mais d’autres peuvent être à l’origine de cancers.
Par Marilyn Perioli – Octobre 2023